Dépistage du cancer du sein en France : quel rôle pour les IDEL ?

Les infirmiers libéraux jouent un rôle central dans le parcours de soins des patientes. Ils sont souvent les premiers interlocuteurs de confiance et peuvent ainsi détecter des situations à risque.

Grâce à leur relation privilégiée avec leurs patientes, les IDEL peuvent expliquer de manière claire et rassurante les recommandations en matière de dépistage, en expliquant notamment l’intérêt d’une mammographie ou d’un examen clinique.

Leur rôle éducatif est essentiel pour encourager les patientes à consulter leur médecin traitant ou leur gynécologue en cas de doute ou de symptômes inhabituels.

Leur mission ne se limite pas à informer, mais aussi à instaurer un climat de confiance pour lever les freins psychologiques et organisationnels qui pourraient retarder la réalisation des examens nécessaires.
 

Le dépistage précoce permet de détecter un cancer avant l'apparition des premiers symptômes. Cela augmente considérablement les chances de guérison. Lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade initial, le taux de survie à 5 ans dépasse les 90 %.

En France, chaque année, plus de 61 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein. Pourtant, une femme sur trois ne participe pas au programme de dépistage organisé. C'est ici que les IDEL peuvent jouer un rôle de premier plan en encourageant les patientes à ne pas attendre les premiers signes cliniques.

Le dépistage précoce repose sur plusieurs techniques : mammographie, échographie mammaire, IRM en cas de risque élevé. Les IDEL peuvent expliquer ces examens, désamorcer les peurs et réorienter les patientes vers les professionnels compétents.
 

La sensibilisation passe avant tout par une communication claire et bienveillante. De nombreuses femmes ressentent de l'appréhension à l'idée d'une mammographie. Les IDEL peuvent dédramatiser l'examen en expliquant comment il se déroule et à quoi s'attendre.

Le contact régulier avec les patientes permet aussi de repérer les profils à risque : antécédents familiaux, mutations génétiques (BRCA1, BRCA2), traitements hormonaux prolongés. Par leurs conseils, ils favorisent une prise de conscience essentielle.
Ils peuvent aussi encourager l'auto-palpation mammaire, méthode simple mais efficace pour repérer d'éventuelles anomalies entre deux examens.



 

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi certaines femmes ne participent pas au dépistage organisé. La peur du résultat, la douleur présumée de l'examen, le manque d'information ou encore l'absence de symptômes visibles sont des raisons récurrentes.

Des facteurs socio-économiques entrent aussi en jeu. Dans certains territoires, l'offre de soins est limitée, et certaines patientes doivent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour réaliser une mammographie.

Enfin, il y a une inégalité d'information. Certaines femmes ne reçoivent pas ou ignorent les invitations au dépistage. Les IDEL, en tant que professionnels de proximité, peuvent combler ce vide en expliquant l'importance de ces examens et en accompagnant les patientes dans leur parcours de soins.
 

L'évolution de la place des IDEL dans le champ de la prévention est croissante. Grâce à des outls comme le bilan de prévention, leur implication est déjà marquée, et des dispositifs innovants sont à l'étude pour faciliter leur accès aux formations spécialisées.

En parallèle, l'essor de la télémédecine et des nouveaux dispositifs de dépistage rapide pourrait leur permettre d'agir encore plus efficacement. L'objectif est d’améliorer l'accès au dépistage et réduire les disparités territoriales.

Les IDEL ont donc un rôle clé à jouer pour assurer une meilleure prévention et sauver des vies grâce à un dépistage plus accessible et plus efficace.



Sources : ameli.fr, ligue-cancer.net, santepubliquefrance.fr, laruche.cbainfo.fr